Compétition ou service public ?

En début de mois d’avril, lors d’une assemblée départementale, le président du Conseil départemental et le préfet du Var plaisantaient sur leur “compétition” pour savoir qui distribue le plus de subventions aux communes.

Source : Var-Matin

« C’est notre côté olympique », disent-ils, en s’amusant à “mettre 1000, 2000, 3000 euros de plus que l’autre pour être en tête”.

On pourrait en sourire… s’il ne s’agissait pas d’argent public, et donc de l’argent de nos impôts.

Ce ton léger, voire moqueur, interroge. Car derrière ces millions d’euros, ce ne sont pas des médailles qui sont en jeu, mais des projets essentiels pour nos communes, nos habitants, nos services publics.

Dans un contexte où certaines villes doivent se battre pour financer leurs écoles, sécuriser leurs quartiers ou simplement améliorer les mobilités, voir les représentants de l’État et du département transformer la répartition des subventions en un concours d’affichage personnel est profondément malvenu. Cet argent ne leur appartient pas.

Pendant ce temps, sur notre territoire, des projets cruciaux stagnent.
La métropole TPM est l’une des plus mal desservies de France.
Alors que d’autres agglomérations ont depuis longtemps investi dans des tramways ou des solutions modernes de mobilité, nous en sommes encore aux discussions sur un BHNS (Bus à Haut Niveau de Service), un projet déjà dépassé en termes de capacité.
Et pourtant, les entreprises financent depuis plus de 20 ans une taxe transport, sans retour réel à la hauteur des attentes.

Cette scène illustre à quel point les priorités institutionnelles sont parfois déconnectées des réalités quotidiennes que vivent nos communes.

L’argent public ne doit ni être un outil de communication, ni une course au prestige. Il doit être mis au service des besoins concrets de la population : transports, écoles, logement, sécurité, santé.

En tant qu’élus engagés pour une gestion responsable, nous appelons à :

  • une répartition transparente et équitable des aides ;
  • des critères clairs et objectifs, partagés par tous ;
  • la fin des logiques de guichet et de favoritisme.

Pour nous, la politique n’est pas un sport de compétition.
C’est un engagement exigeant, au service de toutes et tous.