Le 14 juillet n’est pas qu’un jour férié. Il est, pour la France, un moment fondateur. Une mémoire vivante. Un rappel, chaque année, que la République n’est pas un héritage passif, mais un projet collectif à faire vivre, défendre et transmettre.
Ce jour, nous nous souvenons de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, symbole du soulèvement contre l’arbitraire, contre les privilèges, contre une monarchie déconnectée du peuple. Cette insurrection populaire n’était pas seulement une révolte : c’était une exigence de justice, de liberté, de dignité. Le peuple réclamait sa place dans l’histoire.
Un an plus tard, le 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération célébrait l’unité retrouvée, la volonté de rassembler une nation diverse autour des valeurs communes. La République ne se bâtit pas contre, elle se bâtit avec. Avec les citoyens, leurs différences, leurs contradictions, leurs espérances.
Aujourd’hui encore, la République repose sur trois piliers :
Liberté – celle de penser, de dire, de contester, de choisir.
Égalité – non seulement devant la loi, mais dans l’accès aux droits, aux savoirs, aux ressources.
Fraternité – cette exigence de lien, de solidarité, d’attention portée à celles et ceux que notre société laisse trop souvent au bord du chemin.
Ces valeurs sont menacées chaque fois qu’on étouffe la parole, qu’on bride la participation, qu’on confond pouvoir et possession. Car, rappelons-le : le pouvoir ne nous appartient pas, il est délégué par le peuple, et doit toujours lui revenir. Une République sans contre-pouvoirs, sans débat, sans espace de désaccord, devient une façade. Un théâtre creux.
Le 14 juillet est donc bien plus qu’un anniversaire. Il est un appel.
Un appel à celles et ceux qui refusent la résignation.
Un appel à celles et ceux qui croient encore que la démocratie ne se résume pas au vote, mais se construit chaque jour dans les actes, dans les luttes, dans la parole libérée.
Un appel à se tenir debout, ensemble, pour rappeler que la République est la chose de tous, ou elle n’est plus rien.
Aujourd’hui, nous réaffirmons notre attachement à cette République exigeante, imparfaite parfois, mais toujours perfectible. Non pas parce qu’elle est un mythe, mais parce qu’elle est notre responsabilité.
Vive la République. Vive le 14 juillet. Vive la France.